Afluence à l’Arvor pour voir le film « La fin de la pauvreté » et le débat qu’a suivi

Par un dimanche après-midi ensoleillé la salle du cinéma Arvor était pleine pour le film « La fin de la pauvreté. »

De l’ordre de 200 personnes ont donc répondu à cette initiative de CINEM’Attac, conduite en partenariat avec CRIDEV, CADTM et le Mouvement de la Paix.

Le film a montré a montré avec beaucoup de pertinence et de force la guerre économique, sociale, policière, et militaire que le capitalisme financier et mondialisé livre aux peuples du monde entier.

Vous trouverez ci après pour ceux qui ont le temps de le lire la déclaration du Conseil national du Mouvement de la Paix fin aout 2010 qui éclaire le sens de notre démarche et montre les convergences entre tous les mouvements qui lutte pour un monde solidaire, juste et fraternel.

Pour sortir de la crise, mettre en œuvre une culture de la paix

Déclaration du Conseil national du Mouvement de la Paix

La crise systémique mondiale accroit tous les problèmes de notre planète: environnement, pauvreté, pandémies, insécurité économique et sociale – personnelle et collective, et développe des violences de toutes natures, poussant les peuples et les individus dans une concurrence accrue. Les conséquences sont dramatiques pour des millions de personnes, menaçant la survie des plus vulnérables et accroissant les inégalités.

Cette crise, dont les peuples ne sont pas responsables, sert souvent d’alibi pour remettre en cause les acquis sociaux, et limiter l’accès aux droits humains élémentaires alors que s’affichent des profits et des fortunes révoltants. Elle est aussi utilisée comme prétexte pour éloigner les peuples de l’exercice de leur souveraineté en favorisant les démarches autoritaires.

Cette crise est notamment alimentée par des dépenses militaires qui atteignent le record mondial indécent de 1531 milliards de dollars [1] (+80% depuis 2002, source SIPRI) et favorisent un dangereux et inadmissible commerce des armes.

Le gouvernement de notre pays s’inscrit dans cette logique, plaçant la France au troisième rang mondial pour ses dépenses militaires (source SIPRI), notamment à cause de la modernisation de ses arsenaux nucléaires, en violation de ses engagements internationaux dont le Traité de Non-Prolifération des armes nucléaires.

Cet été, le Président de la République et le gouvernement français ont franchi une nouvelle étape dans la mise en œuvre de leur idéologie sécuritaire et xénophobe, basée sur la peur de l’autre et de l’avenir. Ils stigmatisent des groupes sociaux désignés comme boucs émissaires d’une crise dans laquelle ces groupes n’ont aucune responsabilité. Leur politique conduit à la policiarisation de la société et à la mise en cause des libertés publiques, à la pénalisation de la pauvreté et à la militarisation des relations internationales. Le Mouvement de la Paix rejette cette politique également condamnée par l’ONU, qui dénonce « l’alimentation de la xénophobie par les autorités publiques » en France.

L’alternative d’une culture de paix

Dans le même temps, aux quatre coins du monde, les solutions de violences politiques, économiques, sociales et guerrières montrent chaque jour leur inefficacité. Elles rendent la sécurité des peuples de plus en plus précaire, aggravent les situations et favorisent la montée des extrémismes et la multiplication des violences.

Ces orientations sont contestées par les opinions publiques, qui rejettent majoritairement les politiques de guerre et les violences sous toutes leurs formes. Ainsi une majorité de français demeure hostile à la présence française en Afghanistan. De nouvelles perspectives concrètes d’élimination des armes nucléaires existent : plan en 5 points du secrétaire général de l’ONU, Convention d’élimination des armes nucléaires, zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, … Elles sont majoritairement soutenues par les peuples, les institutions et près de trois-quarts des États.

Pour le Mouvement de la Paix, la construction d’un avenir humain partagé et durable entre les peuples, appelle des réponses humaines et solidaires, basées sur la satisfaction des besoins sociaux, le développement d’une véritable démocratie active et la mise en œuvre de tous les droits humains. En effet, les défis que doit affronter le monde exigent de changer de logique, de passer d’une culture de la guerre, de la domination et du chacun pour soi, à une culture de la paix, de la solidarité et du droit.

Partageons nos ressources et nos intelligences pour empêcher la dégradation de la vie sur la planète, utilisons nos énergies pour vaincre la pauvreté afin d’offrir aux générations futures un avenir décent en promouvant une Culture de la Paix. La culture de paix, c’est ce processus de transformation sociale que l’ONU définit comme « un ensemble de valeurs, attitudes, comportement et modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les États. » La culture de paix appelle au développement de politiques qui se structurent autour de 8 axes majeurs [2] .

Aussi, à quelques mois de la fin de la « Décennie 2001-2010 pour la promotion d’une culture de la non-violence et de la Paix au profit des enfants du Monde, » le Conseil national du Mouvement de la Paix décide d’inscrire son action dans le prolongement de ces 10 années d’engagement dans la Culture de la Paix.

Ainsi, le Mouvement de la Paix exprime son soutien à toutes les manifestations sociales qui vont dans le sens d’une société nouvelle plus juste, notamment les journées d’action du 7 septembre en France et du 29 septembre au plan européen. Il appelle à la réussite des manifestations du 4 septembre [3] « Face à la xénophobie et à la politique du pilori: Liberté, Egalité, Fraternité. »

Le Conseil national du Mouvement de la Paix appelle à faire du 21 septembre [4] , Journée internationale de la Paix, une grande journée de mobilisation et d’expression de la société française pour la Culture de Paix. A cette occasion, le Mouvement de la Paix demande au gouvernement français d’observer le 21 septembre un Cessez-le-feu en Afghanistan – comme le demande la résolution de l’ONU – et d’engager un processus de retrait des troupes françaises d’Afghanistan.

Le Mouvement de la Paix appelle à la réussite de l’opération « Un bateau pour Gaza » et demande la levée du blocus. Il rappelle son exigence de la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël dans les frontières de 1967 avec Jérusalem Est comme capitale.

A quelques semaines de la préparation du budget de la France, le Mouvement de la Paix demande la diminution des budgets militaires au profit des besoins sociaux, l’annulation de tous les programmes liés au renouvellement des armes nucléaires – en particulier le programme M51 qui constitue une violation du Traité de non Prolifération Nucléaire. Il propose à tous ses partenaires en France et au plan international de relancer la dynamique de mobilisations autour des sites emblématiques du surarmement nucléaire.

Le Mouvement de la Paix demande un engagement fort de la France dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l’occasion de la conférence des Nations Unies de septembre 2010 [5].

Le conseil national du Mouvement appelle les citoyens de notre pays à agir pour ces objectifs et ainsi sortir de la crise par la promotion d’une culture de la paix.

Bobigny le 29 août 2010

[1] Soit 1200 milliards d’euros

[2] Les 8 axes de la Culture de Paix définis par l’ONU:

  1. Renforcer une culture de la paix par l’éducation
  2. Promouvoir le développement économique et social
  3. Promouvoir le respect de tous les droits de l’Homme
  4. Assurer l’Egalité entre les femmes et les hommes
  5. Favoriser la participation démocratique
  6. Développer le compréhension, la tolérance et la solidarité
  7. Soutenir la communication participative et la libre-circulation de l’information
  8. Promouvoir la paix et la sécurité internationale

[3] nonalapolitiquedupilori.org

[4] 21septembre.org

[5] OMD2015.org

 

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