Un public nombreux pour une conférence éclairante de Georges Corm

Cinq minutes avant le début de la conférence de Georges CORM, l’amphi Érasme de Sciences po Rennes était archicomble avec environ 330 (nous avions du rajouter des chaises dans l’amphi).

Un public mixte fait d’une majorité d’étudiants et d’un bon tiers de personnes extérieures à Sciences-po.

Après une introduction par les deux responsables des associations invitantes à savoir Pierre Petitguyot pour Ysegoria et Roland Nivet pour le Mouvement de la paix, Georges Corm a donné une conférence d’une heure qui a été ponctuée par un tonnerre d’applaudissements par lequel le public a manifesté sa grande satisfaction à la fin de la conférence.

Voici quelques idées qui ont marqué la conférence et le débat:

Georges CORM a annoncé d’emblée que le résultat de ses travaux concernant l’analyse des conflits aboutit à la déconstruction des discours en vigueur. C’est en cela qu’il parle de « lecture profane des conflits ».

Il s’inscrit en cela dans une opposition fondamentale aux « binarismes » de tous ordres, énoncés à longueur de temps et d’espace de communication, qu’il analyse comme lourdement réducteurs et graves de conséquence en regard des enjeux concernés.

Pour lui, un conflit est multifactoriel par essence. Son approche est également profane par son étayage sur l’usage de la politologie classique c’est à dire: faire défiler tous les facteurs qui jouent dans un conflit. Il souligne que, le vocabulaire employé n’est pas neutre. Sont utilisés des concepts émotionnels (judéo-chrétien/arabo-musulman – Orient/Occident) qui induisent des constructions imaginaires, voire fantasmée, qu’on présente fallacieusement comme des « Méga-identités ».

C’est pour cela qu’il s’agit de déconstruire ces discours pour dégager une dédiabolisation, permettant de déboucher sur une réelle et effective compréhension.

Il s’agit donc de construire d’autres cadres de perception, d’établir d’autres grilles de lecture mais c’est un travail exigeant car il nécessite de bien connaître la géographie, l’histoire, la démographie (terres limitées – développement inégalitaire des communautés), les instances et réalités politiques. Cette connaissance permet de décoder que sur des aspects de type religieux des forces politiques agissent.

Il appelle à une grande lucidité et souligne la nécessité de s’opposer avec courage et ténacité aux « analyses » réductionnistes qui gomment la diversité des cultures, des pensées dans les espaces de conflit. Par exemple comment peut on parler d’un Islam , alors que cette religion regroupe 1,5 million de personnes sur les 5 continents).Enfin l’irrationnel tient aussi une part importante dans la conduite des chefs d’États.

Enfin il ne faut ne pas oublier 2 facteurs explicatifs principaux: le pétrole (il cite « La démocratie carbone » de Timothy Mitchell) et l’économie de rente. Pour changer la situation au Moyen-Orient, il faut donc changer le modèle de développement et casser l’économie de rente.

Il s’en est suivie une heure de débat. Pour finir, en réponse à une question posée, il a évoqué « la laïcité du droit international ».

Tant le public que les organisateurs étaient satisfaits et extériorisaient cette satisfaction.

Après la réussite des débats à l’espace Ouest France et du débat à Agrocampus il y a 3 semaines sur la question de la souveraineté alimentaire et de la paix, « Tout Rennes cultive la paix » 2014 aura été ponctué de débats marquants qui montent un fort intérêt des rennais et des rennaises pour les questions liées à la paix.

Le public arrive tôt et nombreux

Emilie, Sofia, Benoit, Isabelle, Gérard assurent à l’entrée et distribuent flyers etc. Leo, Pierre et toutes les étudiantes et les étudiants d’Ysegoria, pointent les inscrits et veillent à tout y compris aux logos des associations et aux ajouts de chaise

L’amphi se remplit progressivement

C’est plein alors on va pouvoir commencer

C’est parti pour 2 heures