Cette année le texte commun a été élaboré et lu par le Mouvement de la paix par la voix de Jacques Berthelot
Bonjour à toutes et à tous,
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour ne jamais oublier ce qui s’est passé à PARIS le 17 OCTOBRE 1961.
Au risque de se répéter, ignorer le passé c’est se condamner à le revivre.
Ce soir là des milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement contre le couvre feu que leur avait imposé le Préfet PAPON aux ordres du pouvoir politique.
Il leur avait interdit de circuler dans les rues de Paris et de la banlieue de 20h30 à 5h30 du matin, les cafés qu’ils fréquentaient devaient fermer à 19 h.
Il s’agissait d’un véritable délit de faciès.
Les manifestants s’opposaient à cette mesure discriminatoire et défendaient leur droit à l’égalité et à l’indépendance de l’Algérie.
Maurice PAPON, Préfet de Police de PARIS mènera une répression sanglante.
L’historien Jean Luc ENAUDI a parlé de 200 morts, d’autant de disparus. 11 538 arrestations furent
officiellement recensées.Certains manifestants furent tués par balles, d’autres furent battus à mort, pendus ou noyés dans la Seine après y avoir été jetés par des policiers.
A quelques mois des accords d’EVIAN et de l’indépendance de l’ALGÉRIE, c’est donc un ordre colonial moribond qui organisa une répression impitoyable en donnant libre cours à sa toute puissance meurtrière en couvrant des fonctionnaires ayant exécuté sommairement des personnes, organisé de nombreuses disparitions et pratiqué la torture et des actes inhumains pour des motifs politiques et raciaux.
Il est temps que ce crime d’État soit officiellement reconnu par les autorités de notre pays, la démocratie ne se construit pas en ignorant ou niant le passé.
Que la vérité soit dite sur ce que fut l’OAS, à l’heure où certains comme le Maire de BEZIERS veulent réhabiliter cette organisation. Elle fut à l’origine de nombreux crimes dont un attentat qui s’attaqua au Congrès du Mouvement de la PAIX le 10 MARS 1962 et qui fit 3 morts et 47 blessés. L’ordre du jour de ce congrès était : Construire la Paix en Algérie, en finir avec l’OAS.>
Si nous ne voulons plus connaître de tels crimes, nous devons être particulièrement vigilants et nous opposer à toutes les formes de racismes, aux violences policières et agir pour que l’ensemble des droits humains soient respectés partout et pour toutes et tous.
Pour vivre dans un monde de Paix, de solidarité et de justice sociale